Présentation

Bury-Lands, un plongeon dans l’antre de Gary Lansbury.

Une «pop alternative» puissante, nourrie de groove, de jazz, de rock, de musiques expérimentales et même «World».

Avec un travail sonore pointilleux, mélodies et riffs se font face, les chants s’imposent ou se glissent dans des plages instrumentales hypnotiques. La musique nous déroute tant elle peut se dresser là, monumentale, quasi mystique, puis soudain nous faire basculer dans une écriture (faussement) naïve. Tensions et détentes naissent aussi du jeu subtil entre écriture rigoureuse et temps d’improvisations.

 

Bury-Lands, c’est enfin la voix de Gary Lansbury et sa part de mystères, un timbre singulier avec quelques poussières de Lou Reed, Bowie… Pour rester dans la référence, citons au moins un trio incontournable pour ce groupe nantais : Medeski Martin & Wood. La découverte de ces 3 magiciens aura été comme un déclic pour le compositeur.

 

Une rareté dans la pop :

– pas de guitare électrique (si l’on met de côté la basse). L’orgue Hammond, les multiples pianos et synthétiseurs se chargent de la mission.

– la batterie.  L’écriture la sollicite tout autant que les claviers, et elle génère une couleur spécifique de part ses timbres typés jazz. Une batterie organique pour une musique vivante.

– le ton est donné, la basse entre en jeu et rassemble tout ce beau monde. Basse d’ossature, ou basse folle… Melody Nelson fricote avec Trevor Dunn.

Une section basse/batterie en premier plan pour donner corps au bain de sons analogiques : bienvenue dans l’univers du cas Lansbury !

Sa voix, naturelle ou travaillée de reverb et de sons distordus, n’a plus qu’à s’y poser. Voilà pour la part robuste de Bury-Lands, le répertoire offre aussi plusieurs ballades aux mélodies redoutables.

Le bon compositeur ne fait pas pour autant l’auteur idéal. Gary Lansbury s’appuie sur son compagnon artistique de longue date, Cyrille Guichard. Lui sait trouver le mot anglais d’après les idées de phonèmes présentées, donner sens à la musique tout en «restant musique». Bashung cernerait la démarche…

De son climat très cinématographique, Bury-Lands serait presque un film composé de plusieurs histoires, d’autant de courts métrages qu’il y a de morceaux, en pellicule sépia, des scénarii plutôt oniriques, des séquences «fun» aussi, mais d’un cynisme indissimulable…

Finalement tout cela n’est que de la pop, avec la futilité qui se respecte, comme dans un vrai groupe de rock !

Il y a comme l’urgence solennelle d’un cri, au milieu de l’absurde et vaine course urbaine.
Il y a comme quelque chose qui nous rattrape, quoi qu’on veuille, quelque chose d’universel que la course veut nous faire oublier.
Il y a la beauté et la poésie d’une fine architecture, source de désordre.

Temps passés, temps futurs, tout se mêle et nous voilà perdus à présent, telle une Betty Elms dans Mulholland Drive…